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dsk2 presente

 

Addition. « Ce qui déplait dans cette affaire, c’est qu’il y a accumulation (1)». Il y a des gens qui n’ont pas de chance, vraiment ; c’est à se demander s’ils ne le font pas exprès. Prenons un DSK, par exemple. Comme cumulard, il en est aujourd’hui le parangon. Voilà que cet homme s’est attaqué, si tel était bien le cas (clause préventive langagière autant que juridique, vous comprendrez aisément) : a) à une femme ; b) à une femme noire ; c) à une femme noire pauvre ; d) à une femme noire pauvre et musulmane. Il y en a vraiment qui cherche, hein ? Eh bien, notre DSK international à trouvé ! Voilà les féministes et goudous (souvent les mêmes d’ailleurs) qui montent au créneau ; voilà les associations noires qui font de même ; et bientôt les musulmans? pourquoi pas ?  

Lucidité. « J’connais la vie m’sieur Paul » (2). Compte tenu du fait que nous avons affaire ici à la justice américaine, que 90% des procédures judiciaires engagées dans l’Etat de New-York se terminent - avant même la tenue du procès - par un arrangement (négociation) entre les parties, que nous passions du Pénal au Civil, DSK ne sera nullement condamné et le procès n’aura donc tout simplement pas lieu. Tout juste devra-t-il débourser quelques millions de dollars à la partie adverse. Il vendra juste un appartement, à Paris, à Londres, à New York ou à ailleurs et le tour sera joué. Avec le système judicaire américain, ce n’est pas la vérité (et son triomphe) qui compte. Non ; c’est l’entente entre les parties. On marchande donc, c’est le bargaining…  

Hallucination. « Allons vite messieurs ! quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre et on jaserait » (3). Hier, 19 mai 2011, je regardais France 2 et l’intervention de Maître Robert Badinter. Ce dernier y est allé de tout son cœur de coreligionnaire, d’ami, de « socialiste », de mondialiste, etc. pour bien entendu présenter la face Nord et sans taches de DSK. C’était une plaidoirie avant l’heure ; tout juste si nous n’avons pas eu droit aux tremblements dans la voix (un peu comme lorsqu’il avait, en 1981, demandé devant l’Assemblée l’abolition de la peine de mort). Et puis, quand même, voilà que le journaliste de service - en l’occurrence un David Pujadas (bien du sérail aussi) - évoque quand même, à un moment, la victime et pose une question sur cette-dernière à son invité. J’étais tout ouïe ; qu’allait donc dire Maître Robert ? Le voilà qu’il parle ; et peu à peu (il m’a fallu tout de même quelques secondes), je comprends : la victime dans l’esprit de Badinter, la victime dont il parle, n’est autre que…DSK ! J’ai été estomaqué du retournement de situation, de cette pirouette-esquive. Pas de réaction du journaliste, cela va sans dire.  

Déchirements. « C'est le Tramway de Shangaï ou le boeuf en daube. Et encore, faut choisir... Parce que t'as rarement les deux» (4). Il y avait donc Maître Badinter qui plaidait la cause du prévenu. Par contre nous aurions bien aimé entendre sa femme, à savoir Elisabeth Badinter, sur la question. Qu’aurait-elle à dire, elle, sur la victime (la vraie) ? Son point de vue de « féministe », eut été intéressant à entendre. Il eut été peut-être dissonant de celui de son mari. Mais aurait-elle seulement répondu, tant elle se serait trouvée devant une tragédie cornélienne, déchirée entre sa collusion multiple avec le prévenu et ses idées délirantes (et homicides) sur le gender. Un cas de thrombose… L’âne de Buridan, je vous dis.  

Confédération. « Beaucoup de politiciens, d'aimables clowns, quelques duchesses, pas mal de putes... La qualité française quoi! » (5). Les amis, les vrais, sont tous là, montant en chaire pour la lessive… Les voilà, il y a BHL, avec sa voix de tragédien histrionique, ses imprécations grandiloquentes soutenues par sa gestuelle emphatique d'acteur du muet ; « Djack » Lang et son cou de pintade s’avançant en grand témoin de moralité ; Badinter, malgré son aura en chaise roulante, s'avance en ambulancier de "Justice sans frontières"; sans oublier tous les pompiers au grand cœur (en bandoulière) du PS qui « ne-reconnaissent-pas-du-tout-le-portrait-de-DSK-dressé-par-les-médias-et-l’accusation » ou même des individus issus de la majorité présidentielle qui, dans un élan fraternel d’apitoiement, sentant bon le tablier maçon, volent au secours du présumé coupable. Que c’est beau l’amitié, quand même.  

Amusement. « Quand le lion est mort, les chacals se disputent l’Empire » (6). Oui, on s’amuse, figurez-vous. Tenez, par exemple, lorsque l’on voit - toujours dans cette même émission - un Franz-Olivier Giesbert s’étriper avec Benoit Hamon (pas le plus mauvais, il faut le reconnaître, avec sa tête de premier communiant). Voilà deux éminents représentants du système, s’entredéchirer, s’invectiver. Qu’est-ce qu’on s’amuse ! Enfin de la rigolade ! Cela soulage un peu de nos maux. Les voilà empêtrés dans le tapis qu’ils ont eux-mêmes mis en place ! Le faux derche de FOG (bien du sérail, enfumeur de première catégorie) tentant de se défausser sur le politique, ici le candide Hamon, et tenter de redorer le blason - bien terne - de la profession journalistique ; oui, il ne faut surtout pas perdre le lectorat et tout faire pour tenter de sauvegarder un peu de crédibilité !  

Constat. « On connait les précédents, y en a plein les manuels !!! (7) ». Voilà que la pauvre victime commence à voir pointer les flèches tirées par la partie adverse. On commence à entendre qu’elle serait partie prenante d’un complot, d’un « piège » (Cf. la biblique de synthèse, Christine Boutin) ; qu’elle aurait le SIDA ; que son frère ne serait pas son frère ; etc. Facile de hurler au complot, au « piège » ; personne ne saura jamais rien du fond de l’affaire, du moins le public lambda. Certes, les ingrédients sont là (8), mais ce n’est pas suffisant, il faut le reconnaître. Elle aurait le SIDA ? Et alors ? en quoi cela ferait-il moins (ou pas) de cette personne la victime d’un délinquant sexuel ? Une personne a parlé aux média se présentant comme son frère alors qu’il s’avère qu’il n’aurait pas de lien de parenté avec la victime ? N’oublions pas que dans le monde musulman, comme plus généralement en Afrique d'ailleurs, l’appellation « Frère » ou « Sœur » s’applique à tout membre de la communauté ! Il faut avoir voyagé et/ou se renseigner un peu pour comprendre ce fait culturel et ne pas tomber dans des travers calomnieux, soupçonneux. Mais la pauvre victime n’a pas fini d’être attaquée ; ses détracteurs en tout genre et bien sûr les avocats de DSK se chargeront de la besogne ; on peut leur faire confiance. Question flèche, c’est assurément Azincourt qui s’annonce…  

Quelle époque épique, vraiment ! « J’me marre ; je me marre ! » (9).

 

Notes :

(1) Bruno Cremer dans « Espion, lève-toi » d’Yves Boisset.

(2) Lino Ventura dans « Les Tontons flingueurs » de Georges Lautner.

(3) Robert Dalban dans « Les Tontons flingueurs » de Georges Lautner.

(4) Lino Ventura dans « Le bateau d’Emile » de Denys de la Patellière.

(5) Alain Delon dans « Mort d’un pourri » de Georges Lautner.

(6) Francis Blanche dans « Les Tontons flingueurs » de Georges Lautner.

(7) Jean Lefèvre dans « Ne nous fâchons pas ! » de Georges Lautner.

(8) Cela arrange pas mal de personnes et d’intérêts que DSK soit mis sur la touche. Faisons une petite revue de détail (peut-être pas exhaustive, c’est sûr, tant nous n’avons pas toutes les cartes en main) et disons tout net que c’est, bien entendu, de la (politique) fiction :

- Les Etats-Unis ne verraient pas d’un mauvais œil, je crois, l’éviction de DSK du FMI car il gêne aux entournures. Sa politique de sauvetage par le FMI de pays européens mal en point (Grèce, Portugal, Espagne, etc.) ne plait aux Banques de Wall Street avides de prêter à des taux d’intérêt délirants. L’UE est peut-être un partenaire des Etats-Unis, mais c’est aussi un concurrent également, ne l’oublions pas. Dans la logique capitaliste, seul le profit compte ; les considérations d’amitiés ne sont que vernis.

- Nicolas Sarkozy - très discret dans cette affaire, n’est-ce pas ? - pourrait voir un avantage certain à l’élimination d’un rival qui le devance dangereusement dans les sondages. Avec cet place libre, la possibilité d’un 21 avril Bis est, cette fois, envisageable, possible.

- Tous les poids lourds du PS également pourraient, pour leur plan de carrière - eu égard aux primaires du Parti et dans la perspective de la présidentielle de 2012 - apprécier grandement la fin d’un concurrent SPL (Super Poids Lourd) comme DSK.

Regardons les modalités de la chose à présent (pas toutes, bien entendu, tant nous naviguons dans les seules « sources ouvertes » en quidam que nous sommes) :

- Les « travers » de la cible sont connus ; il faut donc poursuivre et opérer dans cette voie, ce qui fera plus que crédible.

- L’opération aura lieu sur un terrain « meuble  » : où les procédures judiciaires ont un retentissement médiatique optimal ; où les peines sont cumulatives ; où l’esprit puritain est paroxystique.

- Des infos sont transmises, avec l’accord tacites des « plus hautes autorités », du vieux continent à la rive occidentale de l’Océan Atlantique, ceci pour faciliter la chose, huiler les rouages…

- Un appât est choisi ; ce sera une victime dans tous les sens du terme (consentante ou non ; complice ou non). Elle sera introduite dans la cage (dorée) du fauve ; la porte lui ayant été ouverte au préalable. La proie sera seule avec la bête. Le « piège » se refermera.

- etc., etc.

Voyez-vous, l’imagination nous donne, ici, quelques idées, quelques pistes ; mais dans ce genre d’affaire, cela va bien au-delà… C’est le plus pervers qui gagne, c’est bien connu.

(9) German Cobos dans "Un taxi pour Tobrouk" de Denys de la Patellière. 

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