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Une jeune fille était lectrice française dans une université à l’étranger. Elle fut accusée d’espionnage par les autorités du pays où elle travaillait.

 

On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs. Quand on connaît un peu le jeu des puissances et celui de l’Intelligence, il est fort à parier que la dite jeune fille a vraisemblablement servi d’informateur pour des services spécialisés (1) - directement ou non. Il est probable qu’elle est ce que l’on nomme avec pudeur : un « honorable correspondant » ; en clair, elle a transmis des informations sur ce qui se passe dans le pays où elle travaille. Suite aux derniers événements politiques là-bas, elle est à même, compte-tenu de son savoir sur ce pays, de sa maîtrise de la langue du pays et de son réseau de connaissances locales, de fournir des informations intéressantes. Tous les pays font cela, ce n’est pas nouveau.

 

« Elle n'est coupable de rien du tout », s’exclame un Ministre. On peut, bien sûr, tout à fait comprendre cette allégation politique, émanant d’un membre du gouvernement. La République étant « blanche », « pure », par définition, c’est bien connu. Et puis si les autres pays « espionnent », le nôtre, lui, n’espionne pas : il ne fait que « s’informer », que « se renseigner ». Le but d’un tel ministre ou d’un autre patenté de l’Etat étant, là, de sauver les apparences, de faire en sorte que la jeune fille revienne dans son pays d’origine, dans les plus brefs délais et en bonne santé. L’intention est louable, compréhensible ; le propos tout à fait justifié. Cependant, il y a aussi un autre motif derrière le discours dudit Ministre, un motif moins « louable » : diaboliser un peu plus le pays en question, l’accabler de tous les maux. Rappelons-nous que ledit Ministre envisageait la guerre contre ce pays il n’y a pas si longtemps de cela… Le sort de la jeune fille est malheureusement utilisé en ce sens. Et si l’on avait interrogé la jeune fille, une fois rentrée chez elle, il est plus que sûr qu’elle n’aurait pas vu d’un bon œil une telle posture agressive.

 

« Inutile de revenir sur le chef d'accusation - espionnage -, il est évidemment nul et non avenu », avance par ailleurs l’éditorialiste d’un journal national (subventionné, bien sûr). Grotesque propos d’un journaleux - qui n’est peut-être pas dupe (2) - mais qui, par son discours, n’informe en rien ses lecteurs sur la réalité des enjeux. Le « évidemment nul et non avenu » étant, ce me semble, par trop excessif. Certes, me direz-vous, mais étant donné la responsabilité du journaliste, il faut comprendre cette posture, ce discours ! Effectivement ;  néanmoins, il peut y avoir une autre façon - pour une personne dont le métier est d’informer le public - de faire montre de déontologie, de responsabilité tout en faisant comprendre à demi-mot la réalité des faits.

 

Cette jeune fille a pu heureusement retrouver finalement la France et les siens.

 

James Bond 007

Notes :

(1) Que ce soit pour le compte des Affaires Etrangères ou d’une Direction émanant d’un autre ministère.

(2) Soyons bon…

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